Description
Les coiffes du Morbihan
Si les bretons ont des chapeaux ronds, les bretonnes ont des coiffes. Et celles-ci, dans le Morbihan comme dans toute la Bretagne, ont des formes variées. La coiffe, comme le costume, dépend ainsi essentiellement du lieu et du statut social dont elle est un marqueur. Il existerait 1200 sortes de coiffes (koeff) dans toute la Bretagne et chacune a son histoire.
La coiffe, un élément du costume breton
La coiffe est le dernier élément que l’on enfile pour sortir du domicile. Elle “termine” le costume et affirme la silhouette de la femme qui va faire face aux interactions sociales. Celle-ci avait deux fonctions principales, à savoir embellir le visage et cacher les cheveux. Ceux-ci sont en effet considérés comme “sensuels” et “provocants” par l’église. Les cacher est donc pour une “jeune fille de bonne famille” la garantie de sa pudeur et de sa vertu.
Les vêtements de la Bretonne sont une superposition d’éléments combinés qui varient selon les saisons et les activités. Ils étaient au quotidien assez semblable et fonctionnel alors que ceux du dimanche étaient plus ornementaux. La coiffe, bien qu’ayant des codes, permettait donc un peu plus de personnalisation (individuelle ou communautaire). Plusieurs pièces de tissus se superposaient ainsi autour d’un bonnet (bleo, en breton), selon l’inspiration. Celles-ci étaient, selon le statut social, récupérée, créée ou achetée, ce qui permettait des combinaisons sans fin.
Deux coiffes marquent la vie d’une femme, la “henin” pour les jours de fête et la “capeline” au quotidien. C’est vers 12 ans que la première coiffe est portée. Celle-ci est généralement offerte lors de la première communion par la marraine. Viennent ensuite celles des étapes de la vie avec les coiffes de travail, fiançailles, mariage, veuvage, etc.
L’évolution de la coiffe en Bretagne
Progressivement, à partir de la seconde moitié du XIXe, la coiffe va devenir un accessoire de mode, voire une parure. Ceci grâce à la démocratisation de la dentelle et du tulle qui remplaceront le lin. Ces matériaux plus abordables et plus faciles d’entretien permettront à chacune plus d’audace et de créativité. Et les modes suivront l’évolution de la société.
Ainsi les robes laisseront apparaitre progressivement les mollets et les coiffes se raccourciront, le tout au grand dam du clergé. Originellement la coiffe est composé d’un kapot (ou capeline) en toile qui couvrait le front, les épaules et le dos. Ce kapot était surmonté d’un pan arrière, le bavolet, qui protégeait le cou et au-dessus, se trouvait la visagère. Sur les côtés on trouve parfois des ailes, partie qui remonte. Depuis la seconde moitié du XXe, l’essentiel des coiffes deviendra un simple rectangle de dentelle replié sur le front.
.A partir des années 1950, les coiffes disparaîtront provisoirement avant de revenir dès le début du XXIe. Ceci en grande partie grâce à la ténacité culturelle des Bretons et à l’engouement intergénérationnel pour les cercles celtiques. Cependant leur port n’est plus que pour les grandes occasions, les fest-noz ou les fest-deiz, mais plus au quotidien.
.Les coiffes de notre affiche
Nous avons choisi 10 coiffes du XXe parmi les plus emblématiques du Morbihan.
Baud, Belle Île en Mer, Damgan, Pontivy, La Roche-Bernard, Rochefort en Terre, la Preainsi que celles des Pays de Muzillac, de Lorient et Vannes/Auray. Ces dernières bénéficient de plusieurs influences des villes voisines. Dans le cas de Lorient, la plus portée, les influences viennent de Hennebont, Lanester, Larmor, etc…
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