Description
La grande plage de Carnac
« Sous les menhirs, la plage » . Cette expression, utilisée par l’office de tourisme lors d’une campagne promotionnelle, résume bien les deux facettes de Carnac. En effet, longtemps célèbre pour ses mégalithes, on y vient, depuis la Belle Époque, tout autant pour ses plages. Carnac est dorénavant l’une des stations balnéaires les plus réputées du Morbihan et de tout le sud de la Bretagne.
Une ville de traditions.
Carnac, et ses environs sont une des zones parmi les plus anciennes occupées par l’être humain dans le Morbihan. Probablement, car le climat y est favorable depuis longtemps. Les 3000 mégalithes présents attestent des occupations humaines de l’époque à quelques km du rivage. Plus tard, le bourg s’est développé près de ces pierres levées dans la lande, à deux km de l’océan. Carnac tire d’ailleurs son nom du breton Karnag, qui signifie tas de pierres (ossuaire, ou lieu de culte) dans la hêtraie.
Localement, ces mégalithes s’appellent « soldats de saint Cornely », du nom du patron de la paroisse et à qui l’église est dédiée. Cornely, alors pape, au IIIe, fuit la persécution romaine caché dans l’oreille d’un bœuf. Acculé à Carnac, il transforme en pierre l’armée romaine et marque l’histoire de la commune. Alors village rural de croyance, Carnac est longtemps restée dans les traditions locales. Seul, le folklorique et populaire pardon de saint Cornely, amène en septembre, de nombreux visiteurs venant faire bénir leur bétail. Mais, l’arrivée du train et des baigneurs modifie soudainement l’équilibre de la commune.
Une mutation rapide
À la fin du XIXe, le train arrive à Carnac, en plein essor de la mode des bains de mer. Et, en 1899 est créée la “Société Carnac Plage”, par un Morbihannais (M. Jamet) et un parisien (M. Payot). Ceux-ci achètent le vaste terrain et le marais du Bréno qui vont de la dune à la ville. Le marais est alors irrigué et transformé en marais salant. La dune est, elle, fixée par des pins dont les effluves balsamiques sont réputés thérapeutiques en complément de l’air marin.
Le premier des nombreux hôtels qui ornent le front de mer est terminé dès 1903. Des villas, des restaurants et d’autres équipements transforment alors cet espace sauvage en station balnéaire moderne et à la mode. Au fil de ses aménagements, cette ville nouvelle rivalise progressivement avec les stations huppées de l’époque, comme Saint-Malo ou Dinard.
La belle époque.
L’endroit connaît un tournant en 1930 lorsque le docteur Saint-Martin veut accentuer et promouvoir l’aspect climatique et thérapeutique. À la tête de la Société des Eaux et Aménagements de Carnac, il installe l’eau courante et les égouts. En 1933, la ville est classée station climatique et devient définitivement mondaine.
Journalistes, écrivains, industriels et autres grands de l’époque y viennent en villégiature. Ceux-ci visitent ainsi les pittoresques pierres levées et déambulent en belle tenue sur l’esplanade longeant l’océan. On s’y baigne, en établissement ou à la plage, en se changeant derrière des tentes multicolores. C’est aussi la grande époque des baigneuses… Et, avec 5 plages de sable fin, il y a de quoi faire. Mais c’est la plus grande, longue de 2 km, reliant le port à la pointe Churchill, qui emporte l’adhésion.
Carnac-Plage aujourd’hui.
Les deux villes sont dorénavant reliées, essentiellement par des lotissements, mais il reste les villas et les menhirs. Ceux-ci sont maintenant protégés et continuent toujours à fasciner. Carnac reste une ville très touristique, réputée et toujours populaire, même hors saison. Elle a su maintenir l’exigence de la clientèle en s’adaptant à l’évolution de ses besoins. La plupart des infrastructures ont été conservées, comme le beau temps si typique de la région. Il y a une thalassothérapie, de nombreux instituts de beauté ainsi qu’un casino et de nombreux restaurants.
La grande plage sur notre carte postale
Comme toujours, depuis plus d’un siècle, une baigneuse profite de la météo bretonne sur la Grande Plage. A ses côtés, les fameuses tentes jaunes et blanches qui attendent leur locataires, occupés à prendre un bain de mer. Derrière la dune, on aperçoit une des jolies villas carnacoises de la belle époque.
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