Description
Le moulin à marée du Hézo
Le moulin à marée du Hézo fait partie d’un ensemble spécifique du golfe du Morbihan. En effet, c’est ici que l’on trouve la plus grande concentration au monde de ce type de moulin. Plus aucun ne fonctionne, mais presque tous ont été restaurés ces dernières années, conservant ainsi ce patrimoine remarquable.
Situés dans des cadres souvent enchanteurs, certains se visitent, d’autres accueillent des brocantes, des restaurants ou des expos. Quelques-uns, comme celui du Hézo, sont même devenus des habitations privées.
Les moulins à marée dans le golfe
La topographie du golfe est à l’origine de cette tradition locale. La forte amplitude des marées, la faible dénivellation du sol et la présence de nombreuses rivières facilitent effectivement leur présence. Pour fonctionner, un moulin nécessite une digue pour retenir l’eau, et ces particularités géographiques en facilitent la construction. De plus, la présence de communautés religieuses et de petites seigneuries a permis le financement des premiers édifices.
Coûteux à construire, ceux-ci généraient ensuite d’importants revenus à leurs propriétaires. Ainsi, c’est dès le XIIe que les premiers moulins apparurent dans le golfe, notamment sur la presqu’île de Rhuys. C’est le cas de celui du Hézo, mais également ceux du Lindin, de Noyalo ou de Pen-Castel, le plus ancien. En tout, le golfe a possédé une vingtaine de moulins, exploités jusqu’aux années 50, et dont la plupart existent encore.
Le fonctionnement d’un moulin à marée
A marée montante, l’eau est retenue dans l’espace créé et délimité par une digue. A marée descendante, elle s’écoule par une sortie étroite où se trouve une roue en bois qui actionne les meules. Celles-ci sont à l’intérieur du bâtiment et broient les céréales qui se transforment en farine.
L’avantage du moulin à marée, c’est qu’il peut fonctionner régulièrement toute l’année sans dépendre de la météo. Cependant, son temps effectif d’activité avoisinait les 8 heures par jour, dont parfois la nuit, selon les marées. La plupart des meuniers complétaient alors leur activité avec du temps de fermage ou l’exploitation d’un moulin à vent. Certaines journées étaient également consacrées à l’entretien du moulin, de la digue, ou au curage du bassin de réserve. Celui-ci servait parfois à piéger des poissons qui étaient alors consommés ou vendus.
Le moulin à marée du Hézo
Sa présence est attestée depuis le XVe, mais il pourrait probablement dater du XIIIe. Il a été bâti par l’abbaye de Saint Gildas de Rhuys qui l’a conservé jusqu’à la révolution. Confisqué et revendu en 1792 à un particulier, il sera reconstruit peu de temps après. Durant une partie du XIXe, le meunier exploitera en parallèle un moulin à vent tout proche et construit pour l’occasion.
A la fin du XIXe, il est endommagé par un ouragan qui secoue le golfe, mais il est rapidement restauré. A cette époque, selon le Service hydrographique des Ponts et Chaussées, il possède la puissance la plus faible du Morbihan. Mais avec un rendement à 100%, il rivalisait avec d’autres, plus puissant, comme celui de Pen-Castel à Arzon.
Sa taille, et la présence d’une cheminée laissent à penser qu’il servait d’habitation pour le meunier. Le moulin a fonctionné jusqu’au décès du dernier exploitant en 1953, M. Le Ridant. Aujourd’hui, la digue de 143m. est devenue une route et le bâtiment a été légèrement transformé et sert d’habitation. La retenue d’eau a été scindée en deux étangs et accueille de nombreux oiseaux. Tout comme l’autre côté de la digue, où l’on observe d’abondantes colonies de migrateurs ou d’échassiers à marée basse.
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