Description
Le port du Bono (histoire et présentation)
Niché au fond du Golfe du Morbihan, le port du Bono vaut pour son authenticité préservée et son histoire marquante. Port florissant à la fin du XIXe, il est célèbre pour son pont suspendu dorénavant classé. Sa renommée vient également de ses pêcheurs, et de leurs bateaux spécifiques, les Forbans, dont il ne reste qu’une réplique.
Le Bono autrefois
C’est au Bono que passe le Sal (ou rivière du Bono), dont la source était à quelques km à l’Est. Il se jette ensuite, non loin, dans la rivière du Loch pour former la rivière d’Auray. L’ensemble alimente le nord-ouest du Golfe du Morbihan.
Le Bono se trouve à 4km du bourg de Plougoumelen dont il dépendait autrefois administrativement et religieusement. Pendant longtemps, ce village regroupa quelques familles de pêcheurs pauvres mais courageuses, vivant dans de petites maisons. Celles-ci, de deux pièces, étaient identiques et portaient le surnom de « pen-ti ». L’endroit, isolé, et abrité des vents d’ouest grâce à quelques pytons rocheux, permet d’y amarrer en sécurité les bateaux.
Le pont du Bono
Pour se rendre sur la rive opposée, menant à Auray, il fallait utiliser les services d’un passeur. Celui-ci percevait une redevance pour chaque passage et avait pour logement de fonction une longère qui existe encore. La traversée avec le bac était parfois périlleuse et dépendait des conditions climatiques, et, l’idée d’un pont germait. C’est en 1835 que l’énergique préfet Lorois lance le projet. Homme moderne, on lui doit également les ponts d’Etel et de La Roche-Bernard ou le Phare de Pen-Lan à Billiers.
Le choix se porte sur un modèle de pont suspendu à câbles métalliques porteur et mesure 97m de long. Le « pont Marie », comme on le surnomma, est terminé en 1840. Payant, il ne suscite pas l’engouement espéré mais est bien utile malgré quelques avaries. En effet, pas très bien entretenu par le concessionnaire privé, il est fragilisé et doit être réparé plusieurs fois. Une tempête l’abîme fortement en 1865 et il doit être restauré en 1870. Finalement, beaucoup utilisent les barques des pêcheurs, moins onéreuses, pour traverser.
La création d’une vraie route, et sa modification en 1925 pour le trafic automobile alors en vogue, relancent sa pertinence. Mais en 1973, la création du nouveau pont à deux voies « Joseph Le Brix », le rend obsolète. Désormais surnommé le « vieux pont », il devient vétuste et est fermé en 2003. Il est restauré en 2005 pour le grand bonheur des bonovistes et des randonneurs à qui il est destiné. Inscrit aux MH en 1997, c’est l’un des deux de ce genre subsistant en France.
Le port du Bono
La création du pont et l’essor de la pêche transforment alors la vie des habitants. Ceux-ci deviennent de plus en plus nombreux et le hameau s’agrandit considérablement. De nouvelles familles viennent s’installer pour vivre de la pêche et de l’ostréiculture. En quelques décennies la population va quintupler et représentera les 2/3 de Plougoumelen en 1945.
Le hameau devient paroisse dès 1936 et commune indépendante en 1947. Des quais, des cales et des maisons sont alors construits et modifient le paysage. Viendront, une école, une poste et un grand quai en 1905. Une nouvelle église, Notre-Dame des Flots, dédiée aux gens de mer est ensuite édifiée en 1966.
Pendant cet âge d’or, c’est la pêche, puis l’ostréiculture qui fourniront richesse et emploi. D’autant que les bonovistes construisent eux-mêmes leurs embarcations, surnommées les Forbans. Plusieurs chantiers se succèderont, ajoutant du travail et des hommes, en plus des 400 marins, à la vie du port. De nombreux commerces et métiers s’ajouteront ainsi, créant un village vivant et presque autonome.
Le Bono aujourd’hui
Mais progressivement, avec l’avènement des bateaux à moteurs et les nouvelles techniques de pêche, le port décline. D’autant, qu’avec les maladies des huîtres, dans les années 1970, l’ostréiculture se raréfiera également. Le dernier Forban sortira du chantier Querrien en 1918.
Aujourd’hui, on retrouve les vestiges de cette époque en cheminant le long de la rive. Entre vieux quais, parfois en pierres sèches et petites cabanes, le Bono a gardé son authenticité. L’endroit, baigné par la nature et les arbres, attire les randonneurs, venant de Saint-Goustan, d’ Auray ou de Baden. Le port accueille dorénavant près de 400 mouillages réservés à la plaisance. Il ne reste qu’un bateau de pêche et qu’une réplique de Forban.
Le Forban du Bono
97 Forbans furent réalisés au Bono, mais d’autres ont été construits à Auray ou Concarneau. Les derniers sortiront en 1918 du chantier d’Yves Querrien qui aura également construit des Sinagots pour les marins de Séné. Évolutifs, robustes et maniables, ce sont des chaloupes non pontées spécialisées dans la pêche au chalut. Le patron y embarque 2 à 3 équipiers qui vont draguer l’huître en hiver. Aux beaux jours, ils sortent du Golfe et vont du Croisic à Quiberon pour pêcher le hareng, le rouget, la sole ou le bar.
Mesurant environ 7 m, ils possèdent deux mâts et 3 voiles. On retrouve ainsi le foc, la grand-voile et la misaine pour une superficie de 105m². La couleur de ses voiles, ocre rouge, vient du traitement utilisé pour les étanchéifier. Celle-ci est à base de graisse et de pigment de cachou. Sa coque noire, typique des bateaux de travail, est due au matériau employé pour le calfater, le coaltar.
Notre-Dame de Béquerel
Notre-Dame de Béquerel est le seul Forban navigant encore. C’est la réplique d’un Forban de 1910 immatriculé « A 1912 ». C’est une association créée en 1989 qui a initié le projet, le gère et l’entretien aujourd’hui. Le bateau est construit en 1992, non loin, à l’AFPA d’Auray. Depuis, il représente le Bono dans les rassemblements de vieux gréements et il est possible de naviguer dessus.
Son nom, choisi par un vote de la population, rend hommage à la seule chapelle de la commune. Celle-ci, chef-d’œuvre gothique classé, date du XVe et a été construite sur une des sources de la rivière du Sal. Les femmes de marins y venaient prier pour le retour de leurs maris. Son pardon était l’un des plus populaires de la région.
Sur notre affiche:
Un jour paisible de printemps où la nature met en valeur le port et le pont. Le dernier bateau de pêche est encore amarré. Et le Forban commence à lever les voiles pour une virée dans le golfe du Morbihan…
Pour en savoir plus :
L’association « Le Forban du Bono »
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