Description
La presqu’île de Conleau à Vannes
Conleau tient une place à part dans l’histoire de Vannes. En effet, cette mini station balnéaire est la création de deux entrepreneurs de la fin du XIXe. Ils rêvaient d’en faire une île de loisirs, mais tout n’est pas allé au bout. Il en reste un lieu plein de charme à quelques encablures de la frénésie du centre-ville.
Un projet fou
C’est en 1876 que François Marie Rouille et Jean Baptiste Pavot achètent ce qui était alors une île. Après avoir longtemps été la propriété de l’évêché de Vannes, l’île est vendue en 1570. Plusieurs familles de propriétaires s’y succédèrent et l’île fut longtemps une terre de landes et de pâturage. On y accédait à marée basse en enjambant des cailloux et à marée haute par un passeur. Ce même passeur pouvait partir de Vannes, d’Arradon à Moréac ou de Séné à Barrarac’h. Celui-ci possédait une cabane à l’emplacement de l’actuel bar, Le Corlazo.
Conleau-les-bains
Les deux propriétaires souhaitaient faire une station balnéaire et rivaliser avec Dinard. Ils commencèrent par faire construire une digue pour faciliter les acheminements divers. L’île est alors arborée et paysagée et 5 villas en forme de chalets furent construites dès 1877 celles-ci portaient le nom de personnages d’opéra: Haydée, Mireille, Lakmé, Sigurd et Jenny. Il en subsiste trois dont Jenny, qui elle, tire son nom de la femme de Monsieur Pavot.
Alentour, il y avait écuries, intendance, restaurants et cabines de bain. Celles-ci étaient disposées autour d’une piscine d’eau mer délimitée par une digue et alimentée par une écluse. Ce “petit lac salé” ou “grenouillère” pouvait accueillir les familles en toute sécurité sans dépendre des marées. Elle subsiste toujours avec autant de succès.
Divers aménagements successifs.
Il était également prévu une digue vers Moréac qui aurait été doté de châteaux. Mais aussi d’une liaison en tramway ou une thalassothérapie! Finalement l’île fut revendue à Jean Marie Laporte en 1886. Celui-ci créa une guinguette (Le grand Café) et organisa de somptueuses fêtes. Il remplaça en 1901 le ponton en bois face à Séné par une cale qui sert encore aujourd’hui. Au bout de quelques années, affaibli, il tenta de revendre l’île.
Pendant la guerre les bois furent vendus à un bucheron qui débita entièrement la forêt. Après la mort du propriétaire, ses descendants revendirent l’île à la municipalité en 1919. Celle-ci consolida la nouvelle piscine municipale, et en 1921, y ajouta des plongeoirs. L’île fut à nouveau paysagée et la pinède replantée. Les divers bâtiments restèrent privés ainsi que les équipements. L’endroit fut déclaré insalubre en 1944, mais fut progressivement réhabilité.
Conleau de nos jours…
La piscine bénéficie maintenant d’un label bleu et la plage toute proche conserve ses aficionados. Diverses aires de pique-nique contribuent à l’ambiance populaire et les liaisons avec Séné ont repris en saison. L’endroit reste ainsi un lieu de promenade et de détente privilégié pour les Vannetais.
Le chalet guinguette est toujours présent sous le nom de “1930” et sa terrasse ombragée un must. À côté, le Corlazo (autrefois “Chez Louise”, du nom de la première tenancière dans les années trente) est un bar-restaurant incontournable. Sa terrasse face à la mer accueille les Vannetais toute l’année. Enfin, le dernier arrivé est le Roof. Il remplace le “Grand Café” en 1962 et sera agrandi en 1987. Il possède désormais 40 chambres classées 3* et accueille des séminaires de standing grâce à sa brasserie réputée.
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