Description
Le port de Saint-Goustan à Auray (présentation et histoire)
Chargé d’histoire(s), le port de Saint-Goustan, niché au fond du Golfe du Morbihan, est un lieu particulièrement pittoresque. En effet, avec son pont à piliers, ses vieux gréements et ses maisons cossues, il semble figé dans le temps. C’est aujourd’hui un lieu touristique très prisé des vacanciers et des locaux qui aiment y flâner aux beaux jours.
Auray et ses deux paroisses.
Tout comme de nombreuses villes bretonnes anciennes, Auray s’est développée au fond d’une ria entre deux promontoires. Située à 15km de l’océan, la ville est ainsi scindée par la rivière du Loch, communément appelée rivière d’Auray. La partie nord, fondée par les moines de Rhuys, dépend alors de la paroisse de Saint Gildas. Quant à la partie sud, sur la rive gauche, elle dépend de celle de Saint Goustan, le patron des pêcheurs.
C’est sur la partie nord qu’est construit le château d’Auray au XIe et que la ville, enfin sécurisée, se développe. Ce quartier bourgeois voit l’implantation d’établissements religieux, de commerces et plus tard, au XVIIIe, de l’hôtel de ville. Le quartier de Saint-Goustan, plus modeste, vivait de la pêche et d’un peu d’agriculture. C’est l’époque d’une certaine rivalité entre les Gustanais (les « bigorneaux ») et les Alréens (les « macarons »). Mais les deux quartiers ont besoin l’un de l’autre et l’unité ne peut se faire sans un pont.
Le pont de Saint-Goustan
Après de nombreux ponts de fortunes en bois, le premier intégrant de la pierre voit le jour au XIIIe. Parmi ses nombreuses fonctions, il permet au Gustanais d’aller cuire leur pain chez les Alréens. Autrement, si un Gustanais mourait à l’hôpital du centre, son cercueil était accompagné par le curé de Saint Gildas. Arrivé au pont, il est alors pris en charge par le curé de Saint Goustan. On y prélève évidemment (jusqu’en 1920) des taxes sur chaque marchandise. Les transactions se déroulent dans deux petites maisons de pierres (les bâtiments d’octroi) dont il n’en reste plus qu’une.
Mais, soumis aux forts courants, il est régulièrement abîmé et son usage devient dangereux et difficile au fil du temps. On y dénombre de nombreux accidents de circulation, des noyades voire des agressions nocturnes. La vie du pont est rythmée par les demandes de réparations et les réparations elles-mêmes. L’une des plus importantes, financée par un impôt sur le vin qui y transite, a lieu au début du XVIIe. C’est à partir de cette époque que le pont est pavé. Continuant à souffrir des affronts de l’eau, il est ensuite doté de piliers à bec pour briser le courant. Enfin, il est surélevé au XIXe avant de connaître une réfection totale entre 1982 et 1984. Trait d’union de la ville, il en est devenu le symbole et figure depuis 1988 sur le logo d’Auray.
Le port de Saint-Goustan
Jusqu’au XVIIe, le port n’était qu’un lieu d’échouage pour les bateaux de pêche. Les hommes remontent la ria jusqu’au large alors que les femmes et les enfants pratiquent la pêche à pied. Certains partent pêcher la baleine dans le Golfe de Gascogne et d’autres la morue en baie de Saint-Brieuc. Au XIVe commence le cabotage, et le sel, les céréales ou le vin transitent par le port. Entre le XVe et le XVIe le port se dote de quais pour faciliter l’embarquement des marchandises.
Ensuite, entre le XVIe et le XVIIIe, viennent les belles maisons à l’architecture variée que nous pouvons toujours admirer. Celles-ci servent de comptoirs, d’entrepôts, de tavernes ou d’habitations pour les armateurs ou négociants, et la plupart sont aujourd’hui classées. C’est à cette époque que Saint-Goustan devient le 3e port de Bretagne. Il abrite même jusqu’à 3 chantiers navals, une corderie et une voilerie. Il accueille Benjamin Franklin en 1776 qui donne son nom au principal quai du port.
Mais en 1862 l’arrivée du train inverse inexorablement la tendance de l’activité portuaire et de l’opulence qui en découle. L’étroitesse et la vétusté des routes ajoutées à l’augmentation du tonnage des bateaux condamnent alors le port.
Celui-ci commence alors à vivre un peu du tourisme. Il accueille de nombreux artistes et l’on peut y embarquer pour Belle Île comme le faisait régulièrement Sarah Bernhardt. Aujourd’hui la tradition perdure avec plusieurs galeries et de nombreux peintres. La place principale accueille bars et restaurants et il est possible d’y embarquer pour des croisières locales. L’endroit est toujours vivant et accueille de nombreuses festivités toute l’année.
Sur notre carte postale :
Nous sommes sur la place Saint-Sauveur. Au fond à gauche, nous apercevons le début du pont et l’ancienne maison d’octroi. À droite, une belle enfilade de maisons anciennes classées aux MH. Au premier plan quelques vieux gréements classés « Bateau d’Intérêt Patrimonial » parmi ceux qui mouillent à l’année. Le premier est le Sassaroz, un sloop à corne de 1905 construit près de Saint-Malo pour pêcher le maquereau. Le second est L’Unity of Lynn, un smack construit dans l’Essex en 1906 pour la pêche aux crevettes. Enfin, le bleu est l’Indomptable, un sloop coquiller construit en 1947 dans la rade de Brest.
Pour en savoir plus :
L’association des vieux gréements de Saint-Goustan
Les stages et sorties sur L’Indomptable
Les sorties sur L’Unity of Lynn
L’ Office de tourisme d’Auray
Nos autres affiches sur le Golfe du Morbihan
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