Description
Le phare de la Teignouse au large de Quiberon
La Teignouse mesure 20,05 m et sa portée est de 14,5 milles (23 km). Ce phare participe activement à la sécurisation de la baie de Quiberon. C’est l’un des deux phares en mer du Morbihan avec celui des Grands Cardinaux à Hoëdic. Mais c’est le plus ancien. Un troisième a existé, celui du plateau des Birvideaux, mais il a été déclassé. Il est électrifié et automatisé depuis 1983.
La Teignouse ou la Teigneuse ?
La tradition française veut que les phares en mer portent le nom des rochers sur lesquels ils sont édifiés. Au sud-est de Quiberon, face à Carnac il y a une bande rocheuse de plus d’un Kilomètre qui est extrêmement dangereuse. Celle-ci est située face à la pointe du Conguel entre Port-Haliguen et Port Maria. Tellement difficile à appréhender, les premiers marins lui ont donné le nom de Teigneuse, qui est devenue la Teignouse… Le phare est donc construit sur le plus gros rocher de cette chaussée.
Son emplacement est primordial. Car c’est entre Quiberon est Belle Île que le trafic était le plus important au XIXe. Tous ceux qui venaient du nord de la France et allaient au sud passaient par là. Pour le contourner, il fallait emprunter trois chenaux successifs. Ceux-ci étaient plus ou moins dangereux selon les marées car parfois se créait un goulet hydraulique. Il était donc vital de sécuriser cet axe très fréquenté.
Innovant et invivable.
Construit à partir de 1843 il s’allume pour la première fois en 1845, le 1er janvier. 5e phare en mer et 2e du Morbihan il n’a pas bénéficié d’une maîtrise de construction optimale. Peu étanche, les pannes sont fréquentes à cause de l’humidité, ce qui bloquait la rotation des optiques. C’est ainsi qu’est installé pour la première fois au monde, en 1886, un système de rotation sur bain de mercure. Depuis tout les phares à feux tournants du monde se sont progressivement équipés ainsi.
La vie y est très difficile, les historiens F. Dreyer et J-C Fichou, la décrivent comme suit:
« La terrasse prend les paquets de mer pendants les tempêtes. L’eau stagne puis s’infiltre. La tourelle vibre sous les assauts du vent. Les chambres, trop proches des hautes mers, sont humides et froides. Les lambris dégoulinent de condensation. Les deux gardiens, déprimés, coincés sur leur rocher, tournent en rond comme dans un bocal pendant leurs mois de veille. Les démissions sont nombreuses. Certains abandonnent même leur poste au bout de quelques semaines. Le phare est tellement détesté qu’il est presque impossible de trouver des candidats. »
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