Description
Pontivy – La place du Martray (présentation et histoire)
La place du Martray est un lieu unique et historique du centre de Pontivy. C’est l’endroit où les pontivyens se retrouvent depuis des siècles et qui se transforme chaque printemps depuis 2018. En effet, c’est sur cette place devenue iconique en Bretagne que le ciel se pare d’objets colorés. On y trouve ainsi en suspension: des parapluies, des boîtes ou des ballons. Au-dessous, des jardins éphémères et des terrasses où l’on aime traîner.
Pontivy, une ville médiévale
Bien avant que Napoléon décide d’en faire une grande cité administrative et militaire, Pontivy avait déjà mille ans d’histoire. C’est la famille Rohan qui débuta l’aventure sur la rive gauche du Blavet. Un premier château est érigé par Alain II de Rohan au début du XIIe. La famille pouvant prélever des taxes fera également construire un pont afin de faciliter le commerce et donc, ses revenus. Ce château est détruit par les Anglais en 1346 lors de la guerre de succession de Bretagne. C’est Jean II, le 15e vicomte de Rohan qui le remplace entre 1479 et 1502.
Cette époque marque alors le début de l’enrichissement de la ville enfin sécurisée. Plusieurs voies romaines convergeant vers Pontivy, les échanges commerciaux furent ainsi facilités. C’est notamment le commerce du lin qui fera la fortune des négociants pontivyens. Celui-ci abondamment cultivé dans cette région se vendait dans toute l’Europe. Après avoir transité par Pontivy, il embarquait à Lorient, Roscoff ou Saint-Malo qui profitaient également de cette manne. A l’époque, on disait d’ailleurs: « Pas de lin, pas de pain« .
La place du Martray
Martray (Martred) vient du latin Martyretum qui veut dire martyr. C’est l’endroit où se trouvaient les reliques d’un martyr chrétien, voire un cimetière. Endroit où, par la suite, on appliquait probablement la justice sous l’égide d’un saint. C’est donc en général un lieu central où, historiquement, les habitants d’une ville se retrouvaient. Notre place n’échappe pas à la tradition puisqu’elle a longtemps accueilli les plus importantes foires de la région. On y célébrait aussi tous les moments de liesse populaire, notamment les fêtes religieuses.
Une place populaire
Pontivy s’est donc développée autour du château, mais aussi de la place du Martray, toute proche. Un entrelacs de ruelles et de rues se rejoignent pour former le poumon économique de la ville. La plus célèbre est la rue du Fil, qui est un hommage aux tisserands qui enrichirent la ville. Celle-ci, comme d’autres alentours, a conservé de beaux spécimens de maisons à colombage en très bon état.
À l’intersection de celle-ci, face à la place, on remarque une maison plus élégante. Il s’agit de l’hôtel de Roscoët, il a été construit en 1578 pour un écuyer local devenu conseiller. De style renaissance, il se distingue avec sa petite tourelle surélevée. À l’angle opposé se trouve une autre maison remarquable, celle des Trois Piliers, classée aux Monuments Historiques en 1933. Cet exemplaire de « maison à porche » est la seule qui subsiste dans le Morbihan. Lorsqu’il y en avait plusieurs côte à côte, cela faisait des rues couvertes propices au déballage des marchandises.
On remarque également sur la place une fontaine en bronze, Les Danseuses. Celle-ci a été réalisée par le sculpteur français d’origine espagnole internationalement reconnu, Angel-Peres. Réalisée en 1988 après un appel d’offres de la municipalité, elle est de forme triangulaire. Il y avait auparavant une statue à l’effigie d’Ange Guépin qui fût fondu pendant la 2ème guerre. Né à Pontivy en 1805, il était à la fois, politicien, médecin, humaniste et féministe. Une des rues qui mène à la place porte son nom ainsi que le Musée des sciences de Nantes.
Sur notre carte postale :
Nous découvrons la place à l’heure du café du matin, un jour de printemps ensoleillé. Au fond à gauche nous distinguons l’hôtel de Roscoët. Derrière les arbres, arrive la rue du Fil et à droite la Maison aux 3 Pilliers.
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